LA MOSAÏQUE MURALE (sur les murs ou les voûtes)
L’histoire de la mosaïque murale est différente de la mosaïque de pavement, elle est née beaucoup plus tard, au Ier siècle avant JC, sans doute à Rome. De là, elle se répand dans l’Empire au IIème et au IIIème siècle. Elle est d'abord utilisée sur des surfaces réduites comme les fontaines (nymphées) car elle résiste mieux à l'eau que les peintures, puis elle couvre des voûtes d’une certaine importance, on les trouve dans les belles demeures des cités, les grandes villas rurales, et les thermes. Cependant, ce n’est que dans des monuments du IVe siècle que des mosaïques de revêtement d’une étendue plus considérable sont conservées (église Sainte Constance à Rome). Avec l'avènement officiel du christianisme au IVème siècle, contrairement à la mosaïque de pavement restée surtout décorative, elle se met au service de la foi chrétienne aussi bien en orient qu'en occident.
Les mosaïques de Ravenne marquent un tournant dans l'histoire de la mosaïque. La mise au point par les verriers vénitiens de pâte de verre coloré a complètement transformé la technique de la mosaïque. L'allègement du matériau (les smalts) permet des réalisations sur le plan vertical ou sur la voûte et les possibilités chromatiques du verre mettent à disposition tous les coloris. Désormais la mosaïque est un art indépendant (ce n'est plus seulement l'imitation de la peinture) toutes les possibilités sont explorées : inclinaison des tesselles afin d'y faire jouer la lumière, intégration de matériaux précieux comme l'or, adaptation à l'architecture intérieure des lieux de culte, dont elle devient l'élément primordial de décoration.
Après la crise iconoclaste, à partir du IXe siècle, la mosaïque redevient la marque de l'empire et de la religion byzantine, elle s'intègre totalement à l’édifice du culte byzantin par excellence : l’église à coupole sur plan cruciforme, avec au centre de la coupole, le Christ pantocrator (Kiev, Saint-Marc à Venise au XIe siècle, Sainte-Sophie VIe-Xe siècle et Saint-Sauveur in Chora à Istanbul, XIVe siècle). De beaux exemples sont aussi réalisés sous la domination des Normands en Sicile (Palerme, Monreale, Cefalu), sur les bords de l'Adriatique, sur les rives du Bosphore et dans les principautés de Russie d'Europe.
Par ailleurs, la mosaïque a été largement pratiquée dans les contrées conquises par l'islam, comme en témoignent la coupole du Rocher à Jérusalem (691) et la Grande Mosquée de Cordoue (971), où ont travaillé des artistes byzantins.
Le Moyen Âge marque aussi, en Occident catholique, une certaine renaissance de la mosaïque, influence de Ravenne dans l'Empire carolingien (Aix-la Chapelle, Germigny-des-Prés), travail des ateliers des Cosmati, des Vassalletto à Rome aux XIIe et XIIIe. Par la suite, la mosaïque sera peu à peu abandonnée au profit d'autres arts de décoration.
L'aube du XXe siècle connaît un regain d'intérêt pour la mosaïque, avec Gustav Klimt (palais Stoclet, Bruxelles), Antonio Gaudí, (Parc Güell, Barcelone). Par la suite, de nombreux artistes ont renoué avec cet art (Marc Chagall, Zack, Bissière, Fernand Léger, Joan Miró). |